mercredi 26 octobre 2016

L'AD-PA S’ADRESSE AUX CANDIDATS


Dans deux encarts parus ce jour dans Libération et l’Opinion, l’AD-PA s’adresse aux candidats à la Présidentielle et aux Primaires en rappelant que l’âgisme devient, selon un rapport de l’ONU, « une discrimination plus universelle que le racisme ou le sexisme ».

Ainsi, en dépit des engagements du Président Sarkozy puis du Président Hollande, les avancées en termes d’aide aux personnes âgées fragilisées restent très faibles.

Du point de vue économique, tous les experts indiquent que mieux aider les personnes fragilisées est créateur de centaines de milliers d’emplois, et le Conseil Économique Social et Environnemental a proposé à l’unanimité en 2011 les moyens de financer ces aides.

Le problème n’étant pas économique, l’AD-PA y voit l’expression, inconsciente, chez nos responsables politiques, de l’âgisme qui traverse toute la société française et donc y compris la classe politique.

L'AD-PA demande aux élus de mettre en évidence la réalité de l’âgisme, et d’en souligner le caractère intolérable, comme ils l'ont fait pour le racisme, l'antisémitisme, le sexisme ou l'homophobie.

En effet, cette discrimination concerne d’abord les personnes très âgées, très fragilisées en tant que symbole de ce que sont les vieux ; mais elle impacte aussi tous les Français auxquels il est en permanence assigné d'être jeune, de faire jeune, ce qui les prive de la capacité à accepter leur âge et renforce incontestablement le mal être ambiant.

Le prochain colloque de l’AD-PA le 21 novembre prolongera cette réflexion sur l’âgisme.

jeudi 13 octobre 2016

AIDE AUX PERSONNES AGEES : LES ARBITRAGES POLITIQUES RESTENT INDISPENSABLES

Le Conseil d’Analyse Economique (CAE), instance placée auprès du Premier Ministre, a publié ce jeudi une note sur l’aide aux personnes âgées.

Au-delà d’un simple comparateur de prix tel qu’annoncé par le gouvernement pour la mi-décembre, le CAE préconise d’aller plus loin (correction des faiblesses du système de l’aide à l’autonomie, instauration de normes minimales des effectifs de personnels, évolution du financement, ...).

L’AD-PA soutient toute démarche visant à une meilleure transparence et information. Pour autant, compte tenu de la complexité de la règlementation actuelle, notamment en matière de tarification, elle rejoint l’analyse du CAE.

Une meilleure information n’apporte, en effet, aucune réponse au problème majeur que constitue le prix payé, insupportable en établissement et de plus en plus lourd à domicile, pour les personnes âgées et leurs familles.

L’AD-PA attend donc des pouvoirs publics qu’ils aillent plus loin.

D’une part, en adoptant les arbitrages nécessaires à une réelle diminution du prix payé par les personnes âgées et leurs familles en établissements.

D’autre part, en mettant en œuvre un fonds de l’aide à domicile garantissant un réel financement à la hauteur des coûts de fonctionnement des services.

La solution reste ainsi, comme l'ont fait nos voisins européens, de mettre en place une véritable prestation autonomie. Nicolas Sarkozy et François Hollande l'avaient tous les deux promis sans l'avoir fait. Ce devra donc être un des enjeux majeurs du quinquennat qui s'ouvrira en 2017.

mardi 4 octobre 2016

PRÉ-BILAN DU QUINQUENNAT SUR L’AIDE AUX PERSONNES ÂGÉES

        Ce matin le Président de la République, accompagné de M. TOURAINE et P. BOISTARD, faisait l’analyse des développements de la Loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement et présentait ainsi un pré-bilan du quinquennat sur la politique en faveur des aînés.

        • Bien sûr des éléments positifs :
        M. TOURAINE a d’emblée rappelé que le mot « dépendance » est une faute de vocabulaire, constat essentiel aux yeux de l’AD-PA et le Président a indiqué que la semaine bleue devait être la semaine bleu, blanc, rouge. Positif aussi l’augmentation de l’APA à domicile, PAERPA1, le futur crédit d’impôt à domicile, le rappel par le Président et P. BOISTARD de la nécessité d’une société bienveillante et solidaire à l’égard des aînés.

        • Mais un réel malaise :
        Tout d’abord pas un mot sur les millions de personnes concernées pour elles-mêmes ou leurs proches par la vie en établissement, si ce n’est quelques généralités parfois maladroites. Ensuite une insistance sur la vie à domicile le plus longtemps possible qui tourne le dos à des décennies privilégiant le choix de la personne âgée, et mythifie le domicile sans se donner les moyens d’y accompagner suffisamment bien les personnes ni d’y considérer les salariés comme ils le devraient.

        Surtout malaise face aux choix budgétaires arrêtés jusqu’à présent. F. HOLLANDE a su mettre en place un début de financement pour l’aide à l’autonomie à travers la CASA2 ; mais pour n’avoir pas arbitré sur son utilisation, les deux Gouvernements de F. HOLLANDE resteront ceux qui auront le plus détourné à d’autres fins les crédits initialement prévus pour les personnes âgées ; situation d’autant plus insupportable que l’Etat annonce désormais officiellement le détournement des crédits de la CNSA pour financer le RSA et la Sécurité sociale.

        Il reste encore beaucoup de distance entre les paroles et les actes. Les personnes âgées en paient le prix. Les Français le ressentent, ce qui fonde sans doute le malaise qu’ils ressentent à l’égard des hommes et femmes politiques. A eux de rétablir la confiance d’ici mi 2017, notamment en utilisant la CASA à ceux pourquoi elle a été créée.