lundi 28 novembre 2016

AUGMENTATION DU NOMBRE DE CENTENAIRES : UN PROBLÈME OU UNE OPPORTUNITÉ ?

Les fantasmes

La société contemporaine est profondément âgiste : un récent rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé indique que l'âgisme est une discrimination en passe de devenir plus universelle que le racisme et le sexisme. Dans ce cadre, l'annonce de l'augmentation du nombre de centenaires génère les peurs les plus incroyables et les plus absurdes ; face à ses peurs basées sur des a priori dévalorisant systématiquement l'avancée en âge et les plus âgés, il est indispensable de regarder la réalité en face.

La réalité

Un grand nombre de centenaires et de personnes âgées indique à l'ensemble de la Société que la vie peut être longue.

- 80 % des plus de 80 ans vont bien. Même s’ils courent moins vite qu'à 60 - 40 ou 20 ans leur état de santé physique et psychique est tout à fait satisfaisant.

- Ces plus de 80 ans contribuent à l'activité économique en tant que consommateurs, que ce soit dans le domaine des loisirs, du tourisme et de la santé ; de plus, nombre d'entre eux ont des activités bénévoles dans les associations ou à titre privé en assurant par exemple la garde de leurs petits-enfants ou arrières petits-enfants.

- Les 20 % qui ont besoin d'être aidés pour leur autonomie sont tout aussi fondamentaux pour l'économie car les aider mieux à domicile ou en établissement peut créer des centaines de milliers d'emplois pour les plus jeunes.

Contre l'âgisme et les préjugés la démarche efficace consiste donc bien à prendre conscience des réalités afin de promouvoir une Société respectueuse de tous les âges de la vie et de tous, jeunes comme vieux.

mercredi 26 octobre 2016

L'AD-PA S’ADRESSE AUX CANDIDATS


Dans deux encarts parus ce jour dans Libération et l’Opinion, l’AD-PA s’adresse aux candidats à la Présidentielle et aux Primaires en rappelant que l’âgisme devient, selon un rapport de l’ONU, « une discrimination plus universelle que le racisme ou le sexisme ».

Ainsi, en dépit des engagements du Président Sarkozy puis du Président Hollande, les avancées en termes d’aide aux personnes âgées fragilisées restent très faibles.

Du point de vue économique, tous les experts indiquent que mieux aider les personnes fragilisées est créateur de centaines de milliers d’emplois, et le Conseil Économique Social et Environnemental a proposé à l’unanimité en 2011 les moyens de financer ces aides.

Le problème n’étant pas économique, l’AD-PA y voit l’expression, inconsciente, chez nos responsables politiques, de l’âgisme qui traverse toute la société française et donc y compris la classe politique.

L'AD-PA demande aux élus de mettre en évidence la réalité de l’âgisme, et d’en souligner le caractère intolérable, comme ils l'ont fait pour le racisme, l'antisémitisme, le sexisme ou l'homophobie.

En effet, cette discrimination concerne d’abord les personnes très âgées, très fragilisées en tant que symbole de ce que sont les vieux ; mais elle impacte aussi tous les Français auxquels il est en permanence assigné d'être jeune, de faire jeune, ce qui les prive de la capacité à accepter leur âge et renforce incontestablement le mal être ambiant.

Le prochain colloque de l’AD-PA le 21 novembre prolongera cette réflexion sur l’âgisme.

jeudi 13 octobre 2016

AIDE AUX PERSONNES AGEES : LES ARBITRAGES POLITIQUES RESTENT INDISPENSABLES

Le Conseil d’Analyse Economique (CAE), instance placée auprès du Premier Ministre, a publié ce jeudi une note sur l’aide aux personnes âgées.

Au-delà d’un simple comparateur de prix tel qu’annoncé par le gouvernement pour la mi-décembre, le CAE préconise d’aller plus loin (correction des faiblesses du système de l’aide à l’autonomie, instauration de normes minimales des effectifs de personnels, évolution du financement, ...).

L’AD-PA soutient toute démarche visant à une meilleure transparence et information. Pour autant, compte tenu de la complexité de la règlementation actuelle, notamment en matière de tarification, elle rejoint l’analyse du CAE.

Une meilleure information n’apporte, en effet, aucune réponse au problème majeur que constitue le prix payé, insupportable en établissement et de plus en plus lourd à domicile, pour les personnes âgées et leurs familles.

L’AD-PA attend donc des pouvoirs publics qu’ils aillent plus loin.

D’une part, en adoptant les arbitrages nécessaires à une réelle diminution du prix payé par les personnes âgées et leurs familles en établissements.

D’autre part, en mettant en œuvre un fonds de l’aide à domicile garantissant un réel financement à la hauteur des coûts de fonctionnement des services.

La solution reste ainsi, comme l'ont fait nos voisins européens, de mettre en place une véritable prestation autonomie. Nicolas Sarkozy et François Hollande l'avaient tous les deux promis sans l'avoir fait. Ce devra donc être un des enjeux majeurs du quinquennat qui s'ouvrira en 2017.

mardi 4 octobre 2016

PRÉ-BILAN DU QUINQUENNAT SUR L’AIDE AUX PERSONNES ÂGÉES

        Ce matin le Président de la République, accompagné de M. TOURAINE et P. BOISTARD, faisait l’analyse des développements de la Loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement et présentait ainsi un pré-bilan du quinquennat sur la politique en faveur des aînés.

        • Bien sûr des éléments positifs :
        M. TOURAINE a d’emblée rappelé que le mot « dépendance » est une faute de vocabulaire, constat essentiel aux yeux de l’AD-PA et le Président a indiqué que la semaine bleue devait être la semaine bleu, blanc, rouge. Positif aussi l’augmentation de l’APA à domicile, PAERPA1, le futur crédit d’impôt à domicile, le rappel par le Président et P. BOISTARD de la nécessité d’une société bienveillante et solidaire à l’égard des aînés.

        • Mais un réel malaise :
        Tout d’abord pas un mot sur les millions de personnes concernées pour elles-mêmes ou leurs proches par la vie en établissement, si ce n’est quelques généralités parfois maladroites. Ensuite une insistance sur la vie à domicile le plus longtemps possible qui tourne le dos à des décennies privilégiant le choix de la personne âgée, et mythifie le domicile sans se donner les moyens d’y accompagner suffisamment bien les personnes ni d’y considérer les salariés comme ils le devraient.

        Surtout malaise face aux choix budgétaires arrêtés jusqu’à présent. F. HOLLANDE a su mettre en place un début de financement pour l’aide à l’autonomie à travers la CASA2 ; mais pour n’avoir pas arbitré sur son utilisation, les deux Gouvernements de F. HOLLANDE resteront ceux qui auront le plus détourné à d’autres fins les crédits initialement prévus pour les personnes âgées ; situation d’autant plus insupportable que l’Etat annonce désormais officiellement le détournement des crédits de la CNSA pour financer le RSA et la Sécurité sociale.

        Il reste encore beaucoup de distance entre les paroles et les actes. Les personnes âgées en paient le prix. Les Français le ressentent, ce qui fonde sans doute le malaise qu’ils ressentent à l’égard des hommes et femmes politiques. A eux de rétablir la confiance d’ici mi 2017, notamment en utilisant la CASA à ceux pourquoi elle a été créée.

vendredi 30 septembre 2016

JOURNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES : LUTTER CONTRE L’AGISME

Ce 1er octobre a lieu la Journée internationale des personnes âgées.

A cette occasion, l’ONU rappelle que les droits des personnes âgées sont indissociables des principes qu’elle énonce et que la discrimination envers les personnes âgées (âgisme) est une attitude largement répandue.

La discrimination par l’âge est une discrimination qui doit être combattue selon les textes officiels européens et français, au même titre que le racisme, l’antisémitisme, le sexisme ou l’homophobie.

Le problème de l’âgisme est que cette discrimination est tellement répandue dans l’ensemble de la société, qu’elle n’est pas reconnue comme telle. Il est en effet de bon ton, voire poli, de dire à une personne qu’elle fait plus jeune que son âge comme si pour être accepté un noir devait faire «blanc», un juif devait faire «chrétien», ou une femme être viril !

Faire évoluer le regard de la Société sur le grand âge, favoriser la citoyenneté des personnes âgées, lutter contre l’âgisme, ... sont autant de thèmes sur lesquels l’AD-PA se mobilise depuis de nombreuses années et développera le 21 novembre prochain lors de son colloque national annuel « Le plaisir au travail auprès des personnes âgées dans un contexte âgiste ».

jeudi 29 septembre 2016

RENCONTRE AVEC LES FEDERATIONS DE L’AIDE A DOMICILE : L’ETAT CONFIRME LES DETOURNEMENTS DE CREDITS 

Ce jeudi 29 septembre, les fédérations de l’aide à domicile étaient invitées à une rencontre avec le cabinet de P. BOISTARD afin de faire le point sur la mise en œuvre de la Loi d’adaptation de la société au vieillissement.

L’AD-PA tient à saluer la récente annonce de la Ministre visant à doubler le fonds destiné à soutenir le secteur et l’attention portée par son cabinet aux éléments concrets et pratiques de mise en œuvre de la Loi.

Pour autant, ce « coup de pouce » de 50 millions d’euros montre que l’Etat n’a toujours pas pris la mesure de la crise majeure que connait le secteur de l’aide à domicile.

Pire, ce dernier annonce officiellement allouer 50 millions d’euros issus de la Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie (CASA) au financement du RSA, alors que celle-ci a été initialement créée pour améliorer l’aide aux personnes âgées.

L’AD-PA a donc redit sa totale opposition à ces manœuvres de détournement répétées et rappelé les mesures urgentes qui s’imposent :
- Utiliser, conformément au vote des parlementaires, l’ensemble des réserves de la CNSA et crédits de la CASA exclusivement à l’aide aux personnes âgées et handicapées
- Créer un réel financement à la hauteur des besoins et attentes des personnes âgées ainsi que des coûts de fonctionnement des services d’aide
- Contrôler les sommes allouées aux départements afin de s’assurer qu’elles bénéficient effectivement aux personnes âgées.

vendredi 2 septembre 2016

BILAN CANICULE 2016 : LES PERSONNES AGEES ENCORE FORTEMENT TOUCHEES

Une récente analyse de l'Institut de Recherche pour la valorisation des données de SANté (IRSAN) vient de révéler une surmortalité de près de 15% chez les personnes âgées de plus de 85 ans au cours de l’épisode caniculaire de cette fin août 2016.

La canicule de 2003 avait été fatale à 15 000 personnes âgées, ce qui avait entraîné une prise de conscience de la population et de la classe politique, même si les effets concrets qui s'en sont suivis sont restés limités.

En 2015, 18 000 personnes étaient décédées dans l'indifférence générale, du fait de l’épidémie de grippe et de la canicule, comme si la surmortalité des anciens était une fatalité contre laquelle on ne peut rien.

L'AD-PA s'inscrit en faux par rapport à cette vision et a maintes fois rappelé la nécessité d’aller plus loin en renforçant prévention, lutte contre l’isolement et accompagnement quotidien des personnes âgées tant à domicile qu’en établissement.

L’investissement que cela nécessite apparait toujours a priori comme une dépense dont on mesure mal les bénéfices. Néanmoins, si le fort engagement dont les professionnels font preuve limite les effets des sous-effectifs en période de crise, il ne peut suffire à lui seul.

La solution reste donc, comme l'ont fait nos voisins européens, de mettre en place une véritable prestation autonomie qui augmenterait le nombre de professionnels au quotidien auprès des personnes âgées en établissement et à domicile.

Nicolas Sarkozy et François Hollande l'avaient tous les deux promis sans l'avoir fait. Ce devra donc être un des enjeux majeurs du quinquennat qui s'ouvrira en 2017.